Ce qui nous lie
Anne Laval, Les Fourmis Rouges, 2023
Ce qui nous lie se déroule sur une année, au fil des saisons. L’histoire s’inscrit ainsi dans le temps, et se colore des teintes changeantes de la Nature. Il s’agit d’une histoire de transmission, de famille, d’environnement. Des questions existentielles se posent, à hauteur d’enfant. Il n’y a pas de réponse assénée, simplement la liberté donnée d’y réfléchir.
Une petite fille, souvent accompagnée de sa poupée ou de son cheval à tirer, passe du temps auprès de sa grand-mère, et découvre avec elle les joies d’un monde qui évolue, tout comme elle-même grandit. Au printemps, on cueille des fleurs et des fraises, on conçoit un herbier. L’été, on prend le temps, on savoure des mûres et des ratatouilles avec les légumes du jardin. A l’automne, on observe las arbres se parer de nouvelles couleurs, et les oiseaux voyager vers le soleil. L’hiver est la saison de l’hibernation dans nos chaleureuses cabanes, et de la dégustation de pain perdu.
Si l’histoire met l’accent sur la relation grand-mère/petite-fille, la maman est également présente, et apparaît tantôt dans le texte, tantôt dans les illustrations. Le lien entre les générations est mis en parallèle avec le cycle de la vie, et ce qui unit les humains au reste du vivant. Au cours du récit, les trois protagonistes sont par exemple mesurées à la taille d’un arbre. Le plus imposant, avec toutes ses années de vie, est celui attribué à la grand-mère ; une ride pour un anneau de croissance.
Le dessin, fait de tampons, gouache, crayons et pastel, est naïf. Les couleurs sont vives, les traits des visages vont au plus simple, comme pour tendre vers une universalité. Le style graphique ramène à l’enfance, tandis que dans la sagesse des propos, résonne de vieilles réflexions. Cette complice dualité renforce l’idée d’un cercle, d’un éternel recommencement.
Delphine Korwin, lectrice formatrice